Ce 21 octobre, le Parlement européen a voté en faveur de la décharge de l’agence Frontex par rapport à ses comptes de l’exercice 2019, allant, de ce fait, à contre-courant de l’avis adopté par sa commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) au mois de septembre.
Dans ses conclusions, la commission LIBE recommandait que « dans la mesure où toutes les questions identifiées dans le présent avis n’ont pas été suffisamment clarifiées pour le Parlement, y compris les questions énoncées dans le récent rapport spécial de la Cour des comptes, et jusqu’à ce que l’enquête de l’OLAF (Office européen de lutte antifraude) soit terminée, le parlement n’octroie pas la décharge à l’Agence pour ses comptes de l’exercice 2019 ».
En effet, de nombreuses enquêtes et rapports récents émanant tant de la société civile que d’institutions officielles européennes mettent en cause l’agence FRONTEX pour ses agissements en matière de refoulements et de violences envers des personnes exilées ainsi que pour la faiblesse de sa gestion interne (pour plus de détails, lire la récente Note politique #28 du CNCD-11.11.11 "Frontex: droits humains en danger").
Communiqué de Presse
Bruxelles, 11 octobre 2018
Le 12 octobre, les Conseil Justice et Affaires Intérieurs discutera de la nouvelle proposition de réforme de Frontex, l’agence européenne des garde-côtes et garde-frontières, deux ans après la dernière révision du mandat en 2016. Peu importe les critiques relatives aux violations des droits inhérentes à ses activités: l’agence est en passe d’acquérir des compétences exécutives ainsi qu’un rôle accru pour expulser depuis les Etats membres et depuis les Etats non européens.
Le collectif Frontexit réitère ses très fortes préoccupations quant à cette énième réforme et appelle le Etats membres et les parlementaires européens à refuser cette course législative symbole d’une obsession du contrôle des frontières au détriment des droits des personnes migrantes.
Tout le monde a droit à la justice. Nous voulons que la Commission garantisse des moyens et des règles plus efficaces pour défendre toutes les victimes de crimes et d’exploitation par le travail à travers l’Europe ainsi que toutes les personnes qui voient leurs droits fondamentaux violés à nos frontières.